Magali Milbergue

Magali Milbergue

Créatrice web, accompagnatrice, formatrice et inclusion advocate.

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Trois conférences en une semaine

La semaine dernière était une sorte de petit marathon que le hasard (et mon incapacité à être un tant soit peu raisonnable) m’avait imposé : entre le samedi 18 mars et le vendredi 24 mars, j’ai donné trois conférences différentes à trois évènements séparés, dans deux langues. Je vous raconte.

SQLBits 2023 : The invisible elephant in the room

Ma semaine a donc commencé un samedi, le 18 à 17h avec ma conférence The invisible elephant in the room, donnée à SQLBits 2023.

SQLBits est une conférence orientée data qui se passe tous les ans au Pays de Galles. Cette année, ils avaient sélectionné ma conférence sur le handicap et sur comment la tech devrait faire mieux pour l’inclusion des personnes handicapées dans son industrie. Ayant eu un imprévu qui m’a empêché d’aller donner ma conférence sur place, ils m’ont gentiment permis de la faire à distance.

C’est donc de mon bureau que j’ai fait cette conférence samedi. Faire une conférence en distanciel est très différent de le faire en présentiel. On n’a pas l’énergie de la salle qui nous permet d’adapter notre présentation, c’est assez solitaire et personnellement j’ai moins aimé l’expérience. J’étais ravie de pouvoir partager ma conférence avec le public gallois mais j’ai eu l’impression de ne pas donner une aussi bonne prestation qu’habituellement.

A distance, il faut faire beaucoup plus d’effort pour atteindre le public. J’ai eu l’impression de dépenser beaucoup plus d’énergie alors même que je bougeais beaucoup moins, c’était assez particulier.

J’espère pouvoir aller à SQLBits l’année prochaine, leur programmation était très cool et ils avaient tout un tas d’activités en plus qui donnaient super envie (dont un rpg style donjon et dragons ?? Trop bien !). En plus ça se passe au Pays de Galles et j’adore cette région.

J’ai eu de bons retours de ma conférence et même si c’était pas les conditions parfaites, j’étais contente de pouvoir partager ce que j’ai à dire sur le handicap avec de nouvelles personnes !

pgDay Paris 2023 : Talkception, why non-technical talks in tech events are so important.

Jeudi j’étais à Paris, dans le quartier des Halles à l’espace Saint Martin pour présenter une nouvelle conférence tout juste écrite appelée Talkception -why non-technical talks in tech events are so important à pgDay Paris 2023

pgDay Paris est la conférence PostgreSQL à paris. C’est une conférence internationale, les conférences y sont donc en anglais, et il y a une journée de workshops (le mercredi) et une journée de conférences sur deux tracks (le jeudi).

A la base, je devais passer en début d’après-midi mais j’ai été contactée la veille par l’organisation qui m’a demandé si je voulais bien finalement faire la keynote d’ouverture comme la personne qui devait la faire était malade et ne pensait pas être en état de la faire. J’ai accepté et… ai bien senti la pression.

Faire une keynote d’ouverture je trouve ça très différent de faire une simple conférence. Une keynote ça donne le ton, et c’est sensé représenter un peu ce que l’évènement veut mettre en avant. Alors faire une keynote avec une conférence que je n’avais jamais testée, qui n’était pas du tout rodée, ça m’a fait un peur peur je dois avouer.

D’autant plus que dans cette conférence, j’aborde des sujets loin d’être consensuels dans la tech, le thème principal étant l’importance de la compréhension des sciences sociales et des enjeux sociaux par les travailleuses et travailleurs de la tech. Si vous n’êtes pas dans cette industrie, vous ne le savez pas vraiment, mais il y a une grande résistance à admettre qu’on a besoin de comprendre ces sujets pour pouvoir faire du bon travail dans notre industrie.

Et avec le contexte actuel, j’étais assez remontée et j’avais décidé en écrivant la conférence de ne pas trop me censurer et de vraiment aborder les sujets de front. Avec le sourire, pas de problème, comme je l’ai dit de dans la conf : « I am an angry smiler » (je m’énerve avec le sourire). 

Bon, grosse pression donc. Mais l’orga était vraiment très chouette et je me suis dit que de toute façon, il fallait bien se lancer et j’ai donc fait ma première keynote de façon complètement accidentelle ce jeudi… Et ça s’est bien passé ! J’ai eu des bons retours, le public était réactif, les gens ont ri, les gens ont hoché la tête (merci aux personnes qui hochent beaucoup la tête pendant les confs, sachez que vous me sauvez la vie) et on a eu des échanges intéressants pendant le temps de questions/réponses ensuite (et même après pendant les temps de pause).

Je suis très contente d’avoir accepté de faire cette keynote, très contente que pgDay Paris soit une organisation aussi orientée vers ce genre de thèmes. A noter d’ailleurs que c’était la première convention à laquelle j’ai participé où il n’y avait que des femmes dans le commité d’organisation, et plus de femmes que d’hommes pour les conférences. Et dans le public il y avait bien plus de femmes proportionnellement que dans la plupart des évènements où je vais. Ça donne envie d’y retourner !

 

SymfonyLive Paris 2023 : Du social à la tech - plaidoyer en faveur des profils en reconversion

Bien que j’ai été tout à fait raisonnable et n’ai pas participé aux soirées le jeudi, le réveil le vendredi matin a été difficile. Je ne sais pas si j’avais déjà trop forcé ou si c’était un hasard mais j’ai commencé la journée avec une grosse crise de covid long, principalement avec des douleurs partout et du brouillard mental… ce qui est vraiment pas la meilleure chose quand on doit faire une conférence !

Ma conférence était la première de la journée à SymfonyLive Paris 2023 aussi et jusqu’au dernier moment j’ai eu très peur de ne pas être en état. J’ai décidé de fake it till you make it (faire semblant jusqu’à ce que ça devienne vrai) et je ne sais pas si ça a fonctionné ou si c’est juste l’adrénaline d’être sur scène mais une fois la conférence commencée, j’ai retrouvé mon rythme habituel.

J’étais un peu angoissée à l’idée de faire une conférence non-technique à propos de l’inclusion des profils atypiques dans une conférence de la communauté Symfony qui est très accueillante mais est aussi très orientée tech. Je m’étais d’ailleurs auto-persuadée qu’il n’y aurait personne, en mode « bon ils en profiteront pour dormir un peu plus »… Et en fait, non, il y avait du monde !

Et les gens ont eu l’air d’apprécier ma conférence. Les échanges avec les questions/réponses étaient super intéressants. Et j’ai passé ensuite la mâtiné à discuter de ces sujets avec plein de gens hyper intéressants et à avoir plein de super retours. J’ai d’ailleurs eu des messages tout le weekend, et aujourd’hui aussi, me remerciant de porter ces sujets et me disant que je leur avais appris plein de choses. Je suis ravie, d’autant plus que Symfony a été la première communauté tech que j’ai rejointe, j’ai un peu l’impression d’avoir bouclé une sorte de boucle.

Okay mais alors, trois conférences en une semaine ?

Jamais de la vie je ne me plaindrais qu’on me donne une scène où faire entendre ma voix. J’ai encore du mal à croire que trois évènements différents aient eu envie de m’entendre parler de trois sujets différents et m’aient invitée à venir sur leurs scènes. Pour moi, chaque conférence est un plaisir immense et je ne suis pas encore assez blasée pour oublier que je suis très chanceuse de pouvoir le faire.

Bon. Par contre, clairement, j’avais dit que cette année le slogan ce serait « embrace the chaos », et je m’y tiens, mais ce que je retiens de cette semaine c’est qu’il va falloir que j’apprenne à être un peu plus raisonnable. C’est très frustrant parce que c’est une expérience tellement extraordinaire de pouvoir faire ce genre de choses mais mon état de santé ne me le permet pas. Et le covid long fait partie de ces maladies où il ne faut surtout pas tirer sur la corde.

Récupérer d’une fatigue comme celle-là, d’avoir été puisé dans toutes les réserves d’énergie que j’avais et d’avoir même continué une fois que je n’en avais plus, c’est très difficile. J’ai passé le weekend à ne faire absolument rien, j’ai des douleurs partout, je pourrais dormir 24h d’affilée et quand même me réveiller épuisée. Clairement il va me falloir plus d’une semaine pour m’en remettre.

Alors oui, une partie de moi trouve que ça vaut le coup pour l’impact que je peux avoir à ces conférences. Mais il ne faudrait pas oublier que c’est une course de fond et pas un sprint et que si je veux pouvoir continuer à faire ces conférences, je ne peux pas m’épuiser trop.

Donc, si vous m’entendez dire que je vais faire trois conférences en une semaines un de ces jours, rappelez-moi cette promesse d’être raisonnable. (En mai, je fais trois conventions en trois semaines, beaucoup plus raisonnable, promis !)

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