NDC London 2023
Du 24 au 27 janvier 2023 j’ai donné ma première conférence à un évènement international à Londres pour NDC London 2023. Voici en vrac mes observations, mon retour d’expérience et tout ce que j’ai envie de partager avec vous.
L'expérience de conférencière
Après ma première conférence live à Paris Web 2022, j’étais tellement survoltée que je me suis dit qu’il fallait absolument que je me lance de nouveaux challenges et j’ai décidé que mon objectif en 2023 serait de faire une conférence en anglais ! Je me suis donc mise à répondre à des CFP à des confs internationales, persuadée que ça prendrait des mois pour qu’un évènement morde à l’hameçon… Sauf qu’en fait le premier évènement où j’ai candidaté m’a sélectionnée. Du coup, mon challenge était rempli avant même de vraiment commencer l’année, incroyable !
Je vais être honnête, je ne connaissais pas les conventions NDC avant de m’embarquer dans l’aventure. J’ai déouverte une fois sélectionnée que c’étaient des énormes évènements internationaux hyper réputés. (J’ai d’ailleurs un peu paniqué quand j’ai vu ça, qu’est-ce que je faisais là ??)
Le truc c’est que je pense que j’ai été super gâtée pour ma première expérience internationale. Hôtel dans le centre de Londres, à deux minutes du centre de convention. Et pas un petit hôtel, un vrai hôtel de luxe super joli, comfortable et où j’ai eu l’impression de complètement détonner. Trois nuits d’hôtel, un super évènement pour le dîner des speakers, de la nourriture accessible à tout moment pendant la conférence, une super salle des speakers…
Mais surtout, au-delà de tout ce luxe et de tous ces moyens (on n’est pas sur de la petite association qui essaie de faire un évènement le moins cher possible), j’ai vraiment apprécié l’accueil des autres confériencières et conférenciers. Il y avait clairement plein de gens qui se connaissaient, qui avaient déjà fait ces conférences, et malgré tout je ne me suis pas sentie exclue en tant que petite newbie qui débarque. Les autres speakers sont venu·es me parler, étaient intéressé·es par ce que j’avais à dire et m’ont rassurée sur ma légitimité à être là. Pour moi c’était vraiment le gros point positif (en plus de la chambre avec baignoire ET douche !) de l’expérience. J’avais un peu peur du côté gros évènement international et en fait je m’y suis sentie à ma place.
En tant que membre du public
Vraiment lieu de l’évènement est incroyable. Il s’agit du Queen Elizabeth II center. Juste en face de Westminster Abbey. Donc hyper accessible dans Londres ce qui est très pratique. Le lieu est propre, joli, bien organisé, bien fléché.
Il y a du café et de la nourriture à toute heure de la journée (je sais, je me répète, mais c’est hyper important en fait parce que c’est souvent un gros problème la nourriture dans les confs. Officiellement c’est sensé être inclus dans le ticket mais c’est rare qu’on mange à sa faim). Il y a des alternatives vegan à chaque stand…
Le programme est super intéressant. Il y a six salles de conférences donc globalement c’est dur de ne pas trouver quelque chose qui nous intéresse sur un créneau… Et si deux confs sur le même créneau vous intéressent ? Les vidéos seront en replay dans un à deux mois gratuitement sur youtube… D’ailleurs, y a même un live feed gratuit durant les trois jours de conférences.
Vraiment une super experience. Si ce n’est que les chaises. Oui, encore les chaises. Si vous avez vu ma conférence Du social à la tech : plaidoyer en faveur des profils atypiques, vous savez de quoi je parle. Les chaises avec accoudoirs !
Mercredi matin quand je suis arrivée, je suis allée dans la salle 1 pour la keynote et là, BAM, grosse claque. Les chaises ont des accoudoirs. Donc je ne rentre pas dedans. Donc je ne peux pas assister aux conférences. Dire que c’était une déception est un euphémisme.
Je suis allée tout de suite à la salle des speakers et ai vu que les chaises y étaient accessibles, c’est déjà ça. Puis j’ai visité toutes les salles de conférences. Sur les six, seulement deux avaient des chaises accessibles. Globalement, c’était foutu.
Bon, je suis conférencière, il y a un live feed, une salle pour les speakers et le wifi gratuit donc ma situation a vite été réglée. J’ai regardé les conférences de la salle des speakers, avec mon casque sur les oreilles. Pas la même expérience, mais au moins j’ai pu voir des conférences sur place.
Maintenant, j’arrête pas de penser aux membres du public qui n’avaient pas cette possibilité d’aller dans la salle speakers. Imaginez vous avez payé 1800 livres pour assister à une conférence (sans compter l’hôtel, le transport, les frais annexes…) et en fait vous auriez mieux fait de regarder les conférences de votre salon ?
C’est horrible parce que la conférence est vraiment cool à côté de ça. Je ne dis pas qu’elle est parfaitement accessible (il n’y a pas de sous-titrage en live par exemple, pour moi c’est un gros manque aussi) mais avoir encore ce genre de problèmes en 2023 ça me fout vraiment en l’air. Surtout venant d’un evènement qui a sélectionné des conférences sur l’inclusion et la diversité ? Pour moi ça n’a aucun sens.
Ma conférence
J’étais dans une des petites salles de la conférence, la salle 5, une salle tout cozy et ça m’allait très bien pour une première expérience de conférence en anglais.
J’ai vraiment apprécié l’accueil des gens de l’orga quand je suis arrivée dans la salle. Ils ont tout fait pour me détendre, c’était vraiment cool.
Je n’ai pas eu énormément de monde mais j’ai eu assez de personnes dans le public pour pouvoir créer un échange vraiment chouette, ce qui est toujours mon but principal. D’ailleurs j’ai eu plus de questions que ce que j’ai parfois avec un public dix fois plus important donc je pense que le sujet a fait mouche.
Honnêtement au début j’ai cru que je n’allais jamais y arriver. Parler en anglais comme ça devant tout le monde, avec mon accent horrible… J’étais à deux doigts de la panique. Mais quand j’ai vu que les gens suivaient ce que je disais, riaient à mes blagues, réagissaient à ce que je racontait, je me suis rendue compte que j’étais en fait compréhensible et que ça allait le faire. Il m’a fallu quelques minutes mais j’ai fini par trouver mon flow habituel et me laisser porter par ma conférence.
Les questions étaient vraiment intéressantes et après j’ai continué la discussion avec une des personnes du public et c’était vraiment super cool. Globalement j’ai eu que des bons retours et on m’a remerciée d’aborder ce sujet. Parler du handicap (particulièrement invisible) et de comment l’industrie de la tech n’est pas assez inclusive dans son recrutement c’est quelque chose qui me tient à cœur. C’était la première fois que je faisais cette conférence, je n’étais pas sûre que j’arriverais à faire passer le message mais visiblement ça a bien marché.
Quoi d'autre ?
J’ai hâte de pouvoir retenter l’expérience. Faire une conférence dans une langue qui n’est pas ma langue natale est un vrai challenge et je trouve ça hyper intéressant.
C’est aussi intéressant de sortir du contexte franco-français. Quand je parle de l’inclusion et la diversité dans la tech en France, je parle principalement de notre industrie en France. Or dans un évènement international, je suis obligée de sortir un peu de ma perspective et… Souvent l’idée est la même mais le contexte est légèrement différent. C’est super intéressant de pouvoir prendre un pas de côté et voir comment les choses se passent autre part.
Par contre clairement j’ai encore du boulot pour trouver mon équilibre pour vivre les conférences le mieux possible. Je suis tellement enthousiaste que je commence la journée en me disant « bon on y va doucement, avec le covid long il faut être raisonnable » et en général je ne m’arrête que quand mon corps crashe complètement. C’est clairement pas une bonne stratégie, parce que du coup ça me prend encore plus de temps pour m’en remettre et au fur et à mesure des jours je tiens de moins en moins…
Quoi qu’il en soit ça ne m’a pas empêchée d’en profiter et de passer un super moment.