Magali Milbergue

Magali Milbergue

Créatrice web, accompagnatrice, formatrice et inclusion advocate.

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2022 en livres

On est toujours en janvier, donc on est toujours dans la période des bilans… Et une des choses que j’aime bien faire à la nouvelle année c’est faire un point sur mes lectures.

Ça fait des années que je suis sur goodreads (je viens d’ailleurs de découvrir que j’étais 95e dans le top reviewers en France ?? What ???) et j’organise mes lectures grâce à cet outil que je trouve très pratique. (Oui, je sais, c’est Amazon et c’est pas bien. Mais j’ai essayé de migrer vers une autre plateforme mais c’est vraiment trop compliqué vu tout ce que j’ai sur mon compte donc je fais avec). Ces dernières années j’étais à plus d’une centaine de livres lus dans l’année. J’ai toujours été une grande lectrice, c’est un de mes hobbies et j’y consacre beaucoup de temps.

Sauf qu’avec le covid long cette année il y a eu de longs mois où avancer dans mes lectures était très compliqué. Donc cette année, les chiffres sont plus bas. J’ai donc décidé de baisser mes « objectifs » pour cette année et d’espérer lire 52 livres, un par semaine. On verra bien si ça tient !

Quoi qu’il en soit, j’ai moins lu cette année mais j’ai quand même lu des livres de qualité. Et j’ai bien envie de vous partager quelques livres qui ont marqué mon année.

 

Undead Girl Gang, Lily Anderson

Je lis assez peu de YA. Souvent je trouve qu’il y a beaucoup trop de stéréotypes et peu d’originalité. Je trouve aussi souvent ces livres infantilisants. Adolescente, j’étais une fan d’Animorphs qui est sûrement une des séries pour ados les plus sombres. J’ai du mal avec les livres pour ados qui embellissent trop la réalité ou qui prennent les ados pour des idiot·es.

Du coup quand je vous dis que j’ai aimé un livre de YA, en général c’est que c’est vraiment une qualité au-dessus. En l’occurrence Undead Girl Gang était vraiment un super bouquin. Et oui, ce sont des ados les héroïnes, mais ça n’a rien d’infantilisant ou de bâclé au niveau de l’histoire. En plus, l’héroïne est racisée et grosse et ne déteste pas son corps. Si j’avais eu accès à un livre avec une héroïne comme ça ado, ça m’aurait sûrement fait beaucoup de bien.

Le pitch : une adolescente utilise la magie pour réanimer sa meilleure amie afin de prouver qu’elle ne s’est pas suicidée… et découvre que la magie fonctionne.

Le plus : les personnages féminins. Elles sont toutes super intéressantes et sortent de leurs clichés plus on avance dans l’histoire.

Broad Band, Claire L. Evans

Les femmes ont complètement été invisibilisées de l’histoire en général et de celle de l’informatique en particulier. Grâce à Broad Band : The Untold Story of the Women Who Made the Internet, c’est une injustice en partie réparée.

J’ai appris énormément de choses sur l’histoire de l’informatique dans ce livre. En tant que femme de la tech, ça m’a fait beaucoup de bien de voir qu’on y a toujours eu notre place… Même si ça m’a aussi mise très en colère de voir tout ce qu’on essaie de cacher et comment on réécrit constamment l’histoire. Je ne compte plus le nombre de fois où on m’a dit que les femmes n’aimaient pas l’informatique et que ça avait toujours été une industrie masculine… A désespérer !

Beloved, Toni Morrison

Je n’avais jamais lu de Toni Morrison et je trouvai que ça manquait fortement à ma culture. J’ai donc décidé de lire un de ses romans les plus connus, Beloved.

Le pitch : Le portrait d’une femme hantée par son passé.

Le plus : l’écriture est magnifique. A certains moments j’avais l’impression de lire de la poésie plutôt qu’un roman.

Ça n’est pas mon livre préféré et j’ai hâte de lire un autre Toni Morrison pour peut-être trouver quelque chose un peu plus à mon goût. Celui-ci, de par son thème sûrement, était un peu trop onirique pour moi. Mais je suis quand même super contente de l’avoir lu parce que ça reste un très bon livre.

The End of Men, Christina Sweeney-Baird

Grande fan de dystopie, The End of Men m’a tout de suite intriguée. Le thème est relativement classique : une épidémie tue la plupart des hommes, les femmes se retrouvent quasi-seules sur terre. Mais ce qui est vraiment intéressant dans ce livre c’est l’exécution. L’histoire est racontée sous divers points de vues, uniquement des femmes qui vivent dans cette épidémie et tentent de sauver le monde.

J’ai beaucoup aimé la narration plurielle et le fait que les femmes étaient loin d’être parfaites, certaines sont même assez horribles. J’ai bien aimé aussi les réflexions que le livre a amené sur l’idée d’un changement de société brusque. J’ai trouvé ce livre très bien écrit bien que je lui ai trouvé quelques défauts (par exemple, le cas des personnes transgenres est évoqué rapidement mais pour moi aurait dû être plus creusé, je ne crois pas qu’il y ait une seule mention des personnes intersexes).

Even As We Breathe, Annette Saunooke Clapsaddle

Une de mes volontés en tant que lectrice est de lire des livres venant d’horizons plus divers. Annette Saunooke Clapsaddle est une femme Cherokee qui a écrit son premier roman, Even As We Breathe à propos d’un personnage principal Cherokee. Ayant lu très peu de livres par et à propos de personnes natives américaines, j’ai sauté sur cette occasion.

Le pitch : En 1942, Cowney Sequoyah est un jeune homme de 20 ans qui va travailler dans un hôtel durant l’été et voir cette période changer sa vie.

Le plus : le livre est vraiment bien écrit. On est dans un thème assez classique de passage à l’âge adulte, de la fin de l’innocence, avec un personnage central qui pourrait paraître classique lui aussi : un jeune homme un peu naïf… Mais l’histoire est vraiment bien écrite et met en relief plein de choses sur la société américaine à cette époque.

Where the Forest Meets the Stars, Glendy Vanderah

Ce livre m’a complètement scotchée. On est dans un type d’histoires que je trouve pourtant très dur à rendre vraiment intéressant : le principe d’une rencontre entre inconnus qui va changer leur vie, l’idée de personnes toutes abîmées par la vie qui vont se rencontrer et former un genre de famille. J’ai souvent du mal avec ces thèmes parce qu’ils survolent un peu trop les problématiques et cherchent absolument à arriver à une conclusion positive. Ici j’ai trouvé que l’autrice ne jouait pas à l’évitement et qu’on abordait vraiment les thèmes de plein fouet.

L’histoire suit Joanna, une femme qui a survécu récemment à un cancer et perdu sa mère dans la même année. Son quotidien est interrompu quand une petite fille s’impose dans sa vie. La petite semble avoir subit des violences, refuse complètement de dire qui elle est et force Joanna à s’occuper d’elle, avec l’aide inattendu d’un voisin au lourd passé.

(Vraiment le pitch ne fait pas honneur à ce livre.)

Kindred, Octavia E. Butler

Octavia E. Butler est une autre de ces autrices que je n’avais jamais lue et que je voulais absolument lire. J’ai commencé avec son classique, Kindred qui raconte l’histoire d’une femme noire dans les années 1970 dont le destin semble lié avec une plantation durant la période de l’esclavage. Une sorte de force la ramène dans le passé et l’oblige à vivre personnellement cette partie de son histoire.

J’ai adoré ce livre. Il y a des moments très durs et l’histoire n’est pas toujours facile à lire mais il est superbement écrit et parle de l’esclavage et du racisme avec une profondeur qu’on trouve rarement dans les œuvres de fiction. Une vraie claque.

Six Wakes, Mur Lafferty

Je lis assez peu de vraie science-fiction parce que c’est un domaine dominé par les hommes et où les biais sexistes, lgbtqia+phobes, validistes, racistes etc on encore la belle vie. J’ai du mal à trouver des oeuvres qui me fassent pas constamment grincer des dents et donc j’arrête souvent les frais avant même de commencer.

Mais il y a de super autrices de science-fiction qui régulièrement me rappellent à quel point j’aime ce genre. C’est le cas de Mur Lafferty avec Six Wakes.

Six personnes se réveillent dans un vaisseau spatial et découvrent qu’ils sont les clones des membres de l’équipage qui ont été assassinés. Sauf qu’on leur a effacé aussi toute mémoire du voyage ! S’ensuit une enquête, ce qui n’est pas évident puisque bien évidemment chaque personne a quelque chose à cacher.

Le plus : c’est presque un whodunnit dans l’espace mais fait de façon très subtile. C’est très centré sur les personnages et leurs histoires, et petit à petit on comprend où ça veut en venir. J’ai dévoré ce livre.

Et vous, vous avez lu quoi de beau en 2022 ?

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