Magali Milbergue

Magali Milbergue

Créatrice web, accompagnatrice, formatrice et inclusion advocate.

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Du social à la tech - Plaidoyer en faveur des profils atypiques

Ce transcript est fait pour permettre aux personnes qui en ont besoin d’avoir une sécurité pour ne pas perdre le fil de ma conférence.

C’est un outil d’accessibilité, il ne s’agit pas d’une ressource partageable ou réutilisable.

Pour cette première version c’est un transcript très basique, par manque de temps je n’ai pas peu en faire quelque chose de mieux. Si vous avez des conseils pour l’améliorer, n’hésitez pas à m’en faire part !

Transcript

SLIDE 0 – Titre

Quand j’ai écrit ma première conférence, celle-ci, j’ai vu qu’on conseillait souvent de commencer soit par une blague, soit par une anecdote. Ayant peu confiance en l’universalité de mon humour, j’ai choisi de commencer avec une anecdote…

SLIDE 1 – Une anecdote…

Pendant très longtemps on a pensé que les femmes étaient plus sujettes aux tendinites aux bras. On en avait beaucoup plus souvent que les hommes. Conclusion logique : les corps des femmes sont plus fragiles et font des tendinites plus souvent. Un jour, des scientifiques ont décidé de se pencher sur la question et ont découvert que cette différence n’avait rien de naturel. En réalité, si les femmes avaient tant de tendinites aux bras, c’est parce que les poignées de portes ne nous sont pas adaptées. Oui, les poignées de portes. Elles ont été faites par les hommes, pour les hommes, avec en tête la morphologie des hommes. Et comme personne n’a pensé aux femmes pendant la création des modèles types de poignées de portes, on a eu un nombre incalculable de tendinites qui auraient pu être évitées…
Gardez cette anecdote en tête, je vous assure qu’elle va s’avérer pertinente dans quelques minutes !

SLIDE 2 – Hello World !

Bon, moi c’est Magali, j’ai 36 ans et je suis dev et formatrice, en freelance. Ma première carrière était dans le social, j’y ai bossé pendant plus de dix ans avant de faire une reconversion il y a quatre ans. J’ai fait un de ces fameux bootcamps sur lesquels tout le monde crache pour faire du reach sur linkedin et enchainé avec un CDI dans une petite agence web qui venait d’ouvrir. Et puis il y a deux ans je me suis mise à mon compte et grâce à mon background en pédagogie j’ai ajouté la formation à mon activité de création de sites. En quelques mots féministe, handicapée, neuroatyique, lgbtqia+, et co-fondatrice de Compositech, une association féministe militante pour l’inclusion des femmes et des personnes non-binaires dans la tech. Je suis aussi amoureuse de mes chiennes, même si ça n’a aucun rapport.
Pendant ce temps que nous allons partager je vais monter sur mon petit marchepied imaginaire et faire un plaidoyer en faveur des profils atypiques dans la tech. Si vous êtes là, j’imagine que le sujet vous intéresse ou au moins vous intrigue un peu. J’espère vous apporter des éléments de réflexion… Je n’ai pas beaucoup de temps, donc je vais essayer d’aborder le plus de points possibles et vous mettre des ressources à la suite si vous voulez aller plus en profondeur.
Attention, quand je parle des profils « atypiques », je ne parle pas uniquement de la neuroatypie mais bien de tous les profils qui ne sont pas typiques.

SLIDE 3 – Hello World ! (2)


Voici les toutous dont je parlais juste avant. En arrière-plan, Plume, la chienne de mon colocataire. En premier plan, Trufa, je suis son humaine. Je vous laisse apprécier leur mignonneté pendant que je prends deux minutes pour reprendre mon souffle avant de continuer dans le sujet.

SLIDE 4 – Une autre anecdote


Vous avez eu l’air d’apprécier ma première anecdote alors on va continuer… J’ai une copine un jour qui m’a pinguée sur un fil twitter parce qu’elle connaît mes sujets de prédilections. Et il s’agissait d’un fil twitter expliquant que le système de reconnaissance faciale d’apple avait… hum… Encore un peu de boulot à faire. Par exemple, quelqu’un avec un tatouage au visage, ce qui est traditionnel dans plusieurs cultures, se voit demander d’enlever ce qui pourrait recouvrir son visage… Bon… Vous allez me dire, en même temps, c’est quand même pas courant d’avoir autant de tatouages sur le visage… Sauf qu’en parcourant le thread, j’ai pu voir d’autres témoignages de failles dans cette reconnaissance, des choses aussi courantes et basiques que être borgne ou avoir les yeux bridés… De nouveau, gardez cette anecdote de côté, promis ça servira tout à l’heure !

SLIDES 5 & 6 & 7 – Typique et Atypique ?

Quand j’ai créé cette conférence, je me suis heurtée à un problème : je voulais expliquer ce qu’était un profil atypique et très vite j’ai compris que c’était impossible. Les profils atypiques sont tellement variés que je n’arrivais pas à faire une description exhaustive et parfaitement inclusive… Bon, je suis dev, contourner les problèmes, je sais faire. Donc j’ai décidé de retourner les choses et de plutôt définir ce qu’est le profil typique de la tech, et de dire que tout ce qui n’est pas dans ce profil est atypique.
En 2019, la startup française CodinGame a fait une étude auprès de 9000 personnes pour dresser le profil des devs. Je vais m’appuyer sur cette étude pour faire un persona, qui bien sûr pourrait être affiné en croisant d’autres résultats, mais nous donnera une première bonne idée générale.
Alors, d’après l’étude CodinGame, on peut voir que les devs sont majoritairement, des hommes, plutôt jeunes, qui ont commencé à apprendre le code avant leurs 20 ans, diplômés. Je vais faire quelque chose de pas du tout scientifique , mais je vais ajouter par la pouvoir de l’expérience, qu’en France, les devs sont aussi majoritairement blanc, valides, cis et hétéros. (Vous aurez à la fin de cette conf des sources pour ces affirmations).
Voilà. On a notre persona. Je vais le nommer Pierre, parce que c’est comme ça que je me serais appelée si j’avais été un garçon, donc autant que le prénom serve !
Bon alors du coup, on a notre dev typique. C’est quoi un profil atypique ? C’est pas Pierre. C’est !Pierre. Donc toute personne qui ne cumule pas toutes ces caractéristiques. Par exemple, en tant que femme, LGBTQIA+, handi, qui a fait ses premières lignes de code à 32 ans et qui n’a que le bac comme diplôme… Je suis une !Pierre ! Donc du coup j’imagine de vous comprenez pourquoi je fais cette conférence…
Si j’avais plus de temps je ferais un détour par le fait que toustes les !Pierre ne sont pas forcément vus comme atypiques et qu’iels n’auront pas forcément les mêmes difficultés. Tout le principe de l’intersectionnalité et des axes d’oppression qui peuvent se transposer à notre industrie. Mais je n’ai pas le temps aujourd’hui, donc vous trouverez des ressources sur le sujet en annexe si vous le souhaitez.

SLIDE 8 – Encore une anecdote


On a bien travaillé avec ce persona, donc une nouvelle anecdote en récompense. En 2019 une grosse conférence tech m’a offert les places, l’hôtel et le transport pour assister à son event. C’était une super démarche de leur groupe de diversité et d’inclusion, j’avais dû remplir un formulaire, expliquer en quoi je faisais partie de groupes marginalisés dans la tech et pourquoi je voulais assister à l’event. C’était vraiment génial et j’ai adoré cette expérience… Sauf que je ne pouvais pas m’asseoir dans les salles de conférence. Les sièges avaient des accoudoirs et je ne rentre pas dans les chaises à accoudoir. Donc j’ai dû aller demander aux bénévoles une chaise sans accoudoir que j’ai dû ensuite trainer avec moi et surveiller pour que personne ne s’asseye dessus à ma place ou n’aille la ranger on ne sait où. Depuis, quand je vois un évènement qui m’intéresse, la première chose que je fais est de demander si les chaises ont des accoudoirs ou pas.

SLIDE 9 – De la discrimination ? Chez nous ?


Souvent quand je parle de discrimination et d’inclusion dans la tech, j’ai beaucoup de pushback. Ça ne me surprend pas, c’est toujours le cas quand on veut faire évoluer une culture, surtout dans un cadre de lutte sociale, mais ce qui me surprend toujours c’est que beaucoup de personnes dans la tech sont très choquées d’apprendre que notre industrie discrimine. Enfin, non, beaucoup me traitent de menteuse. On me dit que s’il y a si peu de femmes, c’est bien parce que les femmes ne s’intéressent pas à ce métier. (Vous aurez des ressources pour répondre à cette question dans les annexes). On me dit que l’industrie en elle-même est vraiment ouverte à tous les profils au contraire et que s’il y a autant de Pierres c’est parce que les Pierres sont les seuls à être intéressés par ces sujets.
Bon. J’ai été malhonnête. J’ai dit « beaucoup de personnes ». J’aurais pu dire « beaucoup de Pierres ». Parce qu’en général, quand on a un profil atypique dans la tech, on sait que l’industrie est bourrée de biais et que la discrimination y est rampante.
Moi je le savais même avant de commencer ma reconversion. J’ai fait le choix de venir dans cette industrie en sachant exactement à quel point mon profil paraîtrait absurde et gênerait. J’ai pesé le pour et le contre, et puis je me suis dit qu’après tout dans le social, une industrie féminine, j’avais aussi dû affronter le sexisme, le validisme, les lgbtqia+phobies, donc finalement, ça ne me changerait pas tant que ça. Et je n’ai pas été déçue ! Dès la formation j’ai pu voir les différences de traitement entre les Pierres et les !Pierres.
Par exemple, moi dès le début de formation, à chaque tour de table avec un nouveau formateur (jamais de formatrice), je disais que ce qui m’intéressait c’était de savoir comment les choses fonctionnent, de résoudre des problématiques… Et que du coup je pensais que le back serait sûrement ce qui collerait le mieux… Et à chaque fois les formateurs partaient du principe que j’étais intéressée par le front. Les collègues de formation aussi, j’ai dû jouer des coudes pendant un projet de groupe pour pouvoir aller dans le groupe qui s’occupait du back. Et je vous raconte pas les cris effarouchés quand je les forçait à regarder mon thème roseate sur VScode.
Et tout ça c’était alors qu’on n’était même pas encore vraiment dans l’industrie. On venait tous de backgrounds éloignés de la tech et pourtant comme ils avaient des profils qui s’approchaient plus de Pierre, ils se sentaient plus légitimes que moi ! On pourrait imaginer que ça se calme une fois sorti-es du bootcamp mais en fait c’est pareil, voire pire parce que les enjeux sont plus graves.

SLIDE 10 – To bias or not to bias ?


Des biais sociaux , on en a toustes. Personne n’y échappe. Et on peut en être complètement inconscient. On peut être persuadé d’être pour l’égalité homme-femme et agir de façon sexiste, à cause de ces biais. Par exemple, on peut être pour l’égalité homme-femme et pendant un recrutement pour un poste technique, avoir un mauvais a priori sur une candidate qui arrive très apprêtée. La pauvre, elle a deux biais sexistes qui vont contre elle : 1) elle est une femme qui postule à un poste technique (notre société nous inculque dès l’enfance que les hommes sont logiques et les femmes sont émotionnelles, que les hommes vont vers la science et la technique, les femmes vers le care) et 2) c’est une femme jolie et bien apprêtée, ce qui veut dire que forcément, elle est bête, parce que notre société nous apprend qu’on est soit intelligente, soit belle, jamais les deux.
Le fait d’avoir des biais, en soit, c’est pas ce qui est problématique. Encore une fois, on vit dans une société qui construit ces biais en nous dès le plus jeune âge, c’est normal d’en avoir. Et certains de ces biais nous permettent de survivre aussi. Ce qui est embêtant, c’est quand on entretien ces biais plutôt que de les déconstruire. Et y a rien qui entretienne plus les biais que de rester avec des personnes qui ont les mêmes biais. Comment je déconstruit l’idée que les gros sont feignants si je ne vois jamais que des minces travailler ?

SLIDE 11 & 12 – De la discrimination ? Chez nous ? (2)


Toutes les semaines il y a des preuves que l’entre-soi qui existe dans la tech est hyper problématique et instaure une culture toxique. Récemment une boite a utilisé la photo d’un agresseur sexuel pour faire un jeu de mot sur « test de pénétration » sur un message de recrutement. Beaucoup de femmes se sont offusquées, on nous a silenciées et répondu qu’on n’avait pas d’humour. A vraiment toutes des hystériques !
Mais moi j’en croise toutes les semaines des preuves que les biais dans la tech ont une belle vie. Que ce soit avec cette incapacité à être inclusif dans le langage utilisé, comme quand on nous parle de formation développeur 100% femmes par exemple…
Ou quand j’arrive sur un slack communautaire semi-pro de bon matin pour voir en message de salutation « Salut bande de sal*ppes ! ». Et quand j’anonymise le message et le mets sur twitter, et que la personne qui a mis le message me retrouve et vient m’envoyer plusieurs messages dont : « Je sais que c’est un slack semi-pro, mais il y a aussi des moments de détentes et (pour moi), c’est comme si on parlait comme ça autour d’un café, ou dans un bar ». Le fait que ce soit pour lui normal de parler comme ça autour d’un café ou dans un bar est hyper représentatif de la culture de la tech…
Et ça n’en finit jamais. Quand on est une femme de la tech et qu’on poste sur les réseaux sociaux un message disant « J’ai bien l’impression que ça va être un week-end placé sous le signe de la migraine » et un homme inconnu de la tech répond : « Tu dit ça parce que tu ne souhaites pas avoir de rapport avec ton mec ce weekend… c’est ça ? » ou qu’un homme sur linkedin fait une blague en mode « les femmes ne sont pas des objets » et montre un extrait de code de l’objet femme… Tout en disant « on peut rire de tout ! ».
Alors oui, ce ne sont pas des choses très grave. Si on critique, on nous dira « oh ça va, c’est un peu lourd mais c’est pas la fin du monde ». Sauf que c’est tout le temps. Et du coup, c’est une suite dans fin de micro-agressions. Vous savez ce que c’est les micro-agressions ? C’est un peu comme avoir un petit oiseau sur l’épaule, qui vous donne des coups de becs dans le cou tout au long de la journée. A la fin, vous êtes épuisée. Et vous passez votre temps à ne pas vous sentir à votre place. C’est le but de ces micro-agressions, faire en sorte qu’on ne soit jamais à notre place, toujours alien. Et bien sûr, ça existe pour tous les groupes marginalisés, pas que les femmes.

SLIDE 13 – Un break, une anecdote

Un des films qui m’avaient marquée gamine est Wargames. Pour rappel c’est l’histoire d’un ado hacker qui sans le vouloir déclenche le protocole de missiles vers la Russie en pleine guerre froide. J’avais adoré le film et trouvé le héros trop cool avec ses super compétences en code. Mais ce qui m’était vraiment resté de ce film c’était le fait que l’ordinateur ne faisait pas exprès d’attaquer la Russie. Il croyait jouer à un jeu. Et pourtant, dans le film, l’ordinateur est bien montré comme « intelligent ». Mais on n’est pas dans une intelligence artificielle à la Terminator où l’ordinateur décide de se débarrasser des humains. On est dans une intelligence artificielle où l’ordinateur n’a pas toutes les clés pour comprendre ce qui se passe autour de lui.
Je pense souvent à Wargame ces dernières années. Des histoires d’IA mal entrainées, on en entend pleins. Plusieurs chercheuses et chercheurs ont tiré la sonnette d’alarme, disant que nos biais étaient en train d’être transmis aux IA, ce qui risquait des conséquences très graves. Par exemple, les voitures qui se conduisent seules ont du mal à comprendre que les personnes noires sont des personnes et pas des obstacles inanimés et pourraient choisir de les percuter en cas d’urgence.

SLIDE 14 – Enigme


Bon. Vous avez bien gardé en tête toutes les anecdotes que je vous ai partagées ?
Vous avez trouvé quel est le point commun entre les poignées de porte, la reconnaissance visuelle d’Apple, les chaises à accoudoirs et les voitures qui se conduisent toutes seules ?
C’est simple, le point commun est que tous ces produits ont des défauts qui peuvent impacter parfois gravement la vie de ses utilisatrices et utilisateurs… Pourtant, aucun de ces défauts n’impactera un Pierre. Pour être impacté par ces défauts, il faut avoir un profil atypique pour la tech.

SLIDE 15 et 16 – Le pitch

Et c’est pas un pur hasard. A votre avis, pourquoi le profil dominant dans une industrie est celui qui sera le moins impacté par les défauts dans ce qu’il produit ? Tout simplement parce que quand on crée quelque chose, on le fait toujours de son point de vue, de son expérience. Or si tout le monde dans une équipe a plus ou moins la même expérience, il y a un biais de confirmation qui se crée et on croit avoir fait un super produit… Sauf qu’on oublie les expériences différentes, les besoins différents.
Une des raisons pour lesquelles twitter a une modération aussi horrible, et pourquoi c’est un endroit aussi violent pour toutes les populations marginalisées, c’est que les devs qui l’ont créé n’ont même pas pensé à se poser la question avant d’avoir bien avancé sur le projet. En tant que personne marginalisée qui s’est pris du harcèlement (de rue, sexuel, etc) toute sa vie, si je pense espace communautaire, la première chose à laquelle je pense c’est comment modérer.
On parle beaucoup d’accessibilité numérique, et souvent on se demande pourquoi il y a tellement de freins à ce que les équipes s’emparent vraiment de ce sujet… Clairement, il manque des personnes handis dans les équipes. Parce que quand on n’a jamais subi le fait d’être dans un espace qui ne nous est pas adapté, c’est très dur de s’imaginer ce que ça peut amener comme problèmes. Donc on oublie. On ne priorise pas la question de l’accessibilité, on voit ça comme un élément trop chronophage, trop coûteux… C’est abstrait donc on peut le mettre sous le tapis.
Toutes les études montrent que l’entre soi est délétère, à tous les niveaux. Comment être créatif quand on est toustes du même avis ? Comment continuer à grandir, en équipe et en tant qu’individu, quand on est conforté dans ses biais et qu’on ne se confronte jamais à d’autres avis ?
Avec uniquement des personnes au mêmes profils, aux mêmes parcours, qui n’ont jamais travaillé autre part que dans la tech, les équipes ne peuvent que s’engluer dans des pratiques. On ne peut pas innover dans une équipe quand tout le monde pense pareil. Pour ça, il faut du sang frais, il faut des discussions, il faut un échange d’expériences. Et quoi de mieux que des profils atypiques pour ça ?
Les personnes issues de reconversion ont en général une première carrière derrière elles. Elles ont leurs expériences, elles ont en général des profils différents (les Pierre on les retrouve dans les écoles d’ingénieur). Et elles ont pleins de choses à apporter. Des points de vue, des besoins, des pratiques.
Par exemple, j’ai été formée à la gestion des crises et des conflits. Dans mon ancien boulot j’ai désescaladé des situations où des gens me menaçaient au couteau de boucher. Vous croyez pas que j’aurais peut-être quelque chose à apporter au niveau de la question du travail en équipe ou même de la relation client ? En ayant travaillé 10 ans dans le social, vous pensez que je sais résister au stress ? Mais surtout, vous pensez que peut-être j’ai été en contact avec un public très éloigné du public que les personnes dans la tech fréquente… Un public qui pour autant a des besoins au niveau de la tech, besoins sur lesquels je pourrais éclairer une équipe pour éviter de créer des produits qui impactent négativement certains des utilisateurs ?
Je ne pense pas que la tech survivra longtemps à son entre-soi. Le web est devenu mainstream. On n’est plus une industrie cachée dans un coin qui répond à des besoins de quelques utilisateurs. On doit s’adapter à un marché global. Et avec la dominance que la tech dans chaque aspect de la vie quotidienne de tout un chacun, nos erreurs seront de moins en moins pardonnables. Notre industrie a besoin d’un renouveau. Les profils atypiques, qu’ils soient autodidactes, qu’ils sortent des écoles, ou qu’ils sortent de reconversion comme très souvent, sont ce qui pourra nous sauver.

SLIDE 17 – Merci !


Merci de m’avoir écoutée.
Vous trouverez les ressources pour ma conférences, et pour aller plus loin dans les sujets, en suivant le QR code.
Je vous ai mis mes réseaux sociaux, BlueSky et Mastodon (je suis sur Twitter mais en train de le quitter donc ça ne sert à rien de m’y suivre). Je suis aussi sur Linkedin à mon nom.
Je vous ai aussi mis le mastodon de Compositech.
Merci !